L'histoire de la 348

 

Le contexte à l'époque ...

Afin de mieux comprendre l'histoire de la 348, replongeons-nous dans les années 1980. Ferrari connait une crise suite aux deux chocs pétroliers de 1974 et 1981 et s’interroge sur l'avenir car le marché des voitures de prestige est fortement en baisse et surtout chez Ferrari ou les ventes ne décollent pas durant cette époque. Avec une 400i vieillissante, une 512BB à remplacer, la fabuleuse 308 (le best-seller de la marque) commence à être de plus en plus critiquée par la concurrence et concernant la petite dernière, la Mondial (de 1980), elle est très mal accueillie dans l'ensemble.

Ferrari corrige alors le tir en présentant la Testarossa (en 1984 à Paris) remplaçante de la BB512 et sa nouvelle "supercar" : la 288 GTO (apparue quelques mois auparavant en 1984 au salon de Genève) .


Nous arrivons au milieu des années 80 et Ferrari s’interroge, quelle stratégie adoptée pour l'avenir ?

Durant cette période, Ferrari compte bien (surtout après l’échec relatif de la Mondial) ne pas «se louper» sur le lancement de la remplaçante de la 308 ! Il est donc décidé d’améliorer et d’actualiser une dernière fois la 308 en la transformant en 328, qui connue un succès très rapide.

Mais Ferrari a peur et cherche des débouchés possibles pour remplacer la 308 (la plus grosse production de l'usine) et la 328. Mais il faut aussi s'assurer d'avoir une production stable face aux aléas d’un marché incertain et où les voitures coutant chères risquent de ne pas se vendre facilement.


Pour ces deux problèmes, deux solutions sont trouvées : 


1) Dans un premier temps, il faut développer une remplaçante pour la 308 faisant appel aux meilleures technologies, matériaux composites, châssis ultra moderne, moteur 4 litres de cylindrée et une transmission intégrale. C’est la naissance du prototype 408, son design n’est pas figé pour le moment car Ferrari se concentre et travaille d'arrache-pied pour développer toutes les possibilités techniques dans le but d'obtenir une remplaçante la plus performante possible.

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2) Dans un second temps, la marque imagine une future petite Ferrari (le projet Dino) qui devrait être motorisée par un dérivé du V8 de la 308/328 ou peut être en version 2.8, elle sera assez rustique et elle ressemblera à une petite Testarossa destinée à une clientèle plus modeste (avec un tarif plus attractif) …Ferrari compte beaucoup sur cette future petite berlinette pour faire face à la crise et à la concurrence.

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Avançons dans les années pour se retrouver en 1985 /86, personne ne pouvait prévoir une vraie révolution : la Testarossa déchaîne les passions, en se vendant comme des petits pains, la 288 GTO tient en haleine les collectionneurs qui suivent avec attention le développement de la version Evoluzionne qui va déboucher sur la fameuse F40, une bombe à l'époque, qui va faire renaître la légende Ferrari.
Les bons de commande affluent de toutes parts, les F40 et Testarossa « boostent » les ventes de tous les autres modèles, c’est le début de la spéculation avec des délais de livraison qui s’allongent et Ferrari n’arrive plus à suivre.

Un succès et une réussite qui signent l’arrêt de mort du projet Dino.

A l’heure où les 308 atteignent presque un million de francs et où même les Mondial font l’objet de démarches spéculatives, il devient désormais totalement inutile de présenter une Ferrari raisonnable au prix modeste. Ferrari prefère continuer à vendre des modèles de plus en plus chers, puisque les clients se les arrachent !

Le projet Dino tombe donc à l'eau mais il y a aussi un autre problème : le projet 408 coute très chère à Ferrari, long à mettre en place, demandant un effort considérable, Ferrari est donc pressé de sortir la remplaçante de sa 328. Il faut donc agir vite et dans un délai très court !

Dans l’urgence, Ferrari décide alors d'associer les deux projets : d'abandonner le projet 408 (trop complexe et trop long à mettre au point) et se consacre donc à améliorer le projet Dino (ou la conception est déjà très avancée). Comme vous l'avez compris :

c’est la naissance de la 348 !dessin.jpgOn doit l'étude de la carrosserie à la firme Pininfarina. Chaque trait du nouveau dessin relève la claire intention de respecter le thème de fond de la classique grand tourisme Ferrari à deux portes, tout en proposant une recherche stylistique plus poussée. La première observation qui ressort de l'examen de cette carrosserie concerne les efforts accomplis par le designer pour assurer à la silhouette un élan et une finesse remarquables, très semblables à la Testarossa.

 

1980 : premier design avec un toit en verre, très populaire dans ces années (illustration véhicule gris)

1980 : après quelques mois, le premier modèle voit le jour à l'échelle 1:1(voiture blanche) mais Ferrari n'est absolument pas satisfait..

1982 : une seconde maquette à l'échelle 1:1 est réalisée avec un nouveau design (véhicule rouge), on sentirait presque des airs de Mondial...

1985 : une troisième et dernière maquette est construite, à l'échelle 1:1, avec l'amélioration de la grille avant (qui n'avait pas séduit sur la seconde maquette) ainsi que le pare-chocs arrière plus arrondi (second véhicule rouge).Img 0957

1985 : la maquette d'études voit le jour dans sa version finale, maquette à l'echelle 1:1 :

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C'est au printemps 1988 que l'on peut voir le prototype roulant de la 348 (il semblerait que 4 voitures ont permis de faire ces essais, voir la rubrique dédiée aux prototypes de la 348) :

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Le bilan : 

C'est donc en 1989 que la 348 tb/ts est officiellement dévoilée, au salon de Francfort (en Allemagne).

Son nom 348 se justifie :

3 et 4 pour la cylindrée de 3,4 L (3408 cm3).

8 pour le moteur V8 à 90°.

L'appellation "tb" signifie Transversale Berlinetta ("ts" Transversale Spider).

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Un dernier rappel : hormis la 288 GTO et la F40, la 348 est la première Ferrari de série munie du V8 longitudinal avec la boîte en arrière et c'est la dernière Ferrari avec la fameuse boîte 5 rapports (avec la 1ère vitesse en bas à gauche de la grille). De plus, c'est la dernière Ferrari sans la direction assistée et surtout sans airbag (les premières séries de 355, produites entre 1994 et 1995, n'avaient pas non plus d'airbag).

 

Une question reste en suspens .... Qui a réellement dessiné la 348 ?

Les avis et sources divergent, deux noms ressortent très souvent :

- Lorenzo Ramaciotti, designer automobile, dirigeant de Pininfarina de 1972-2005

- et Leonardo Fioravanti, directeur général du design chez Pininfarina de 1966 à 1986.

 

D'après mes sources et mes recherches il s'agirait d'une équipe supervisée par Lorenzo Ramaciotti, le design intérieur est signé Mario Vernacchia.

Au passage, on retrouve plusieurs explications et détails de L. Ramaciotti dans le livre Ferrari 348 de Werner Schruf (en allemand).

Img 0958extrait d'une page du livre.

 

Pour le moteur V8, il s'agirait de Ermano Bonfiglioli (chef moteur chez ferrari à cette époque) qui aurait surpervisé le projet.

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Vous connaissez la suite de l'histoire !